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La Hongrie et la Pologne, privées des fonds du plan de relance, menacent de bloquer les institutions de l’UE

Depuis plusieurs mois, Varsovie et Budapest font de l’obstruction. Dans plusieurs capitales, on redoute qu’ils finissent par déclencher une crise à haut risque politique.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 16 février 2022 à 09h51, modifié le 16 février 2022 à 11h41

Temps de Lecture 3 min.

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Le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, en 2018.

A la veille du sommet entre l’Union européenne (UE) et l’Union africaine, prévu jeudi 17 et vendredi 18 février, Varsovie menace de ne pas s’associer aux conclusions qui seront publiées dans la foulée de la rencontre. Ce faisant, le gouvernement de Mateusz Morawiecki envoie un message clair à ses partenaires : tant que la Pologne sera privée des fonds du plan de relance européen auxquels elle peut prétendre (23,9 milliards d’euros de subventions et 12,1 milliards d’euros de prêts), elle ne se montrera pas coopérative.

« D’ici au début du sommet, la Pologne peut encore changer d’avis. Mais, si elle ne le fait pas, tant pis. On pourra toujours écrire dans les conclusions qu’un Etat membre, pour des raisons qui ne sont pas liées à la substance du texte, ne s’y associe pas », relativise un diplomate. En l’espèce, il s’agit d’une déclaration politique, pas d’un acte législatif, et les réticences polonaises ne sont, pour l’heure, qu’une manifestation de mauvaise humeur.

Certes. Mais cela fait plusieurs mois que Varsovie menace de bloquer les institutions communautaires en faisant de l’obstruction. Le plus souvent, Budapest, qui n’a pas non plus touché le premier des 7,2 milliards d’euros de subventions que la Commission a mis à sa disposition pour faire face à la crise due au Covid-19, est également de la partie.

Ainsi, en décembre 2021, les deux pays ont fait savoir que la directive de la Commission pour une fiscalité minimale des grandes entreprises ne leur convenait pas, alors qu’ils avaient signé l’accord conclu au sein de l’Or­ganisation de coopération et de développement économiques dont ce projet de loi découle. Le 15 mars, date à laquelle les ministres des finances européens doivent se réunir sur le sujet, « on pourra mesurer leur détermination », lance un diplomate.

« On peut rendre plus compliqués les débats »

Autre exemple, lors du Conseil européen du 16 décembre 2021, Varsovie et Budapest sont montés au créneau sur les sujets liés à la hausse des prix de l’énergie et à la transition écologique, alors que les Vingt-Sept cherchent à atteindre la neutralité carbone en 2050. Face à leur offensive conjointe et afin d’éviter un blocage, le président du Conseil européen, Charles Michel, a finalement décidé de ne pas évoquer ces sujets dans les conclusions publiées à l’issue du sommet.

« La ­Pologne et de la Hongrie disent à leurs homologues : “On est membres du Conseil, on peut rendre plus compliqués les débats” », confie un diplomate. Elles espèrent ainsi infléchir la position de la Commission qui exige de leur part – en vain pour l’instant – des réformes pour faire progresser l’Etat de droit, en préalable à tout versement dans le cadre du plan de relance européen. A Budapest, Bruxelles demande de lutter contre une corruption devenue endémique et à Varsovie d’assurer l’indépendance d’une justice aujourd’hui à la solde du pouvoir.

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