Le conflit en Ukraine aggrave le risque de pénurie de pain en Tunisie
ANALYSE - Le pays du Maghreb importe la moitié de son blé de la zone de conflit tandis que le contrôle des prix décourage les agriculteurs locaux.
Tunis
Des rayons vides, de longues files d’attente, des boulangeries fermées l’après-midi et le système D sans farine avec du «mlawi» (semoule) ou du pain de son: depuis plusieurs jours, les Tunisiens courent après le pain, le couscous et d’autres produits de base. Les causes sont multiples mais la guerre en Ukraine - exportateur majeur de céréales - pourrait asséner le coup de grâce.
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«Nous produisons environ 50 % de nos besoins en blé. Et 45 à 50 % de nos importations viennent d’Ukraine, explique Karim Daoud, président du syndicat agricole Synagri. Ces chiffres varient d’année en année selon nos récoltes.» La Tunisie a une productivité moyenne de 11 à 15 quintaux par hectare (contre 70 en Europe) et souffre de «problèmes chroniques» selon Karim Daoud. Alors que les coûts s’envolent, les prix plafonnés de l’État, qui a le monopole d’achat des produits céréaliers, découragent les agriculteurs. L’érosion et la salinisation des sols ont fait perdre 300 000 hectares de cultures au pays. La sécheresse…
Oskar Lafontaine
le
Il est inévitable que l'Afrique du Nord souffre d'un manque de blé dans les mois qui viennent, puisqu'il est importé d"Ukraine et de Russie, en bonne partie. Et même s'il y aura du blé à acheter, son prix en sera trop élevé pour bien des pays d'Afrique.